Festival Carmage Vence
Veillée du 22 août 2024 20h30
Au crépuscule, la veillée commence dans un théâtre à ciel ouvert, sous le regard placide des baous. Une cinquantaine de curieux sous la lune encore pâle.
Le principe de ces veillées : passer une soirée ensemble : papis mamies, enfants, parents, chanteurs, organisateurs, étoiles et baous sur un pied d'égalité, assis sur une chaise, un muret, ou en tailleur sur un tapis. Ce qui importe : se laisser embarquer participer chacun à sa manière proposer un texte, une chanson une musique ou simplement écouter.
La première proposition invite à lâcher le mental et à établir la connexion : « cool ! Quand on chante ensemble on entend plus sa propre voix ».
Déjà le château St Martin s'illumine
Sur une piste carrée bordée de lumières phosphorescentes, les lectures de poèmes et de contes, les chansons se succèdent a capella ou en musique.
Ils sont une quinzaine de garçons et filles portés par la passion du verbe et du chant.
Tristan, originaire de Vence et créateur du festival Carmage ouvre le bal avec La demeure d'Astérion, « je sais qu'on m'accuse d'orgueil, peut-être de misanthropie, peut-être de démence. Ces accusations (que je punirai le moment venu) sont ridicules »
Le Chat perché sur la vibration d'un U psalmodié nous parle du néant, de ces moments perdus qui émergent de nos regards, du long silence incompris et de cette bataille qu'on ne gagnera pas, mais surtout de notre seul devoir : accepter l'illusion en conscience puisque le paradigme change sans cesse. On est bien dans l'air du temps. Sans même nous en rendre compte nous sommes entrés en méditation et pendant ce temps, la lune et les étoiles ont pris toute leur place dans la douceur de la nuit.
Agnès nous conte l'histoire de Nasredine et de son fils trop laid pour oser sortir, Théo celui de Blind Willie Johnson ce chanteur noir américain du Texas demeuré pauvre toute sa vie mais dont les chansons was Dark the night et Cold was the ground, comme une bouteille à la mer, voyagent pour l'éternité dans l'espace intergalactique à bord de Voyager I.
Une voix cristalline chante a capella The Sound of silence avant qu'un guitariste n'enchaîne pour un intermède bienvenu. Eclats de rires et problèmes de micro, ce sont les inconvénients du direct bien vite emportés par le flot de la chanson suivante Water de Johnny Fink.
Impermanence et fragilité, magie de l'instant et humour bon enfant sont tous présents à cette veillée très internationale où le français l'anglais l'espagnol et l'italien se mêlent et fusionnent en une même vibration de plaisir.
Maria Blazquez
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