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Nucléaire, zoonoses ou perturbateurs endocriniens : les élus doivent se pencher sur des sujets écologiques scientifiquement complexes. D’où cette question : quels sont les rapports entre scientifiques et politiques ?
Pour y répondre, nous recevons Cédric Villani, médaille Fieds, l’équivalent du prix Nobel de Mathématiques, député de l'Essonne, et président de l’office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques, un organe qui éclaire députes et sénateurs sur les grands sujets scientifiques et techniques.
Interview réalisée par Maxime Thuillez
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00:40 - Bonjour Cédric Villani. Vous êtes entré dans cette législature, avec une étiquette macroniste vu comme technophile et vous en sortez comme soutien de Delphine Batho à la primaire écologiste, défendant ardemment le bien-être animal, et partisan de la décroissance et très engagé sur le climat. Votre vision de la crise écologique a changé ces cinq dernières années ?
05:17 - La sortie du deuxième volet du rapport du GIEC est sans doute l'évènement le plus important de la décennie. Les journaux télévisés n'en n'ont pas dit un seul mot et ne parlent presque jamais du climat... qu'est-ce que cela vous inspire ? La parole scientifique est-elle malmenée ?
11:12 - Il y a quelques semaines sortait Dont't Look Up : une satire sur la surdité des médias et des politiques sur la question climatique. En tant qu'écologiste, que scientifique, vous y êtes vous reconnu ?
17:17 - Le consensus scientifique sur la question climatique comme sur l'effondrement de la biodiversité est absolue... pourtant quand on voit les mesures, quand on voit les lois qui en découlent, on se dit qu'elles ne sont vraiment pas à la hauteur. Comment explique-t-on cette inertie politique ?
22:48 - On a parlé des freins politiques, on va parler des freins administratifs. Léo Cohen qui est un ancien conseiller de Barbara Pompili et François de Rugy vient de publier un livre sur ce sujet. Vous les avez vu ces freins administratifs ?
32:55 - L'exemple administratif que vous prenez, cela veut dire que les lobbies étaient au courant ? On sait aujourd'hui sur la question des perturbateurs endocriniens que ce n'est pas "la dose qui fait le poison" mais que des doses faibles qui sont les plus nocives... ?
36:42 - Les règles, les normes de l'EFSA, elles sont fournies par l'industrie ?
40:02- L'ONG CEO avait documenté que 46% des experts de l'EFSA avaient des conflits d'intéret.
43:38 - Vous l'avez dit il y a une asymétrie entre la recherche publique et la recherche privée. Les politiques, dans leur grande majorité, ne sont pas des scientifiques. Comment font-ils pour s'informer sur ces sujets scientifiques complexes ? Est-ce qu'il y a des pistes d'amélioration ? Est-ce qu'il faudrait une assemblée de scientifiques à la charge de l'État pour conseiller le parlement ?
48:35 - Est-ce qu'il ne faut pas que l'État embauche plus de scientifiques pour ne pas avoir une science influencée par les lobbies et les industriels ?
52:08 - Ce conseil scientifique au politique, à l'origine ça n'est pas l'objet de l'académie des sciences ?
56:52 - Quand on regarde le parlement aujourd'hui, il y a assez peu de scientifiques, alors qu'à la révolution par exemple fourmillait de scientifiques : Laplace, Monge, Condorcet. Quelle incidence cette baisse du nombre de scientifiques dans nos assemblées peut avoir sur notre société ?
01:28:16 - Les scientifiques eux-mêmes, s'engagent assez peu en politique. Vous, il y a des scientifiques qui vous ont déconseillé d'aller en politique ?
01:06:13 - Dans de nombreux secteurs nos députés et ministres plaident pour des solutions techniques pour régler les problématiques écologiques. Je pense entre autre au biocarburants, à l’avion à hydrogène, au technologie de captage du CO2 au recyclage chimique… tout un tas de paris technologiques qui ne sont pas du tout au point techniquement aujourd’hui. A quel point ce discours techno-solutionniste est-il répandu ?
01:10:49 - Bill Gates investit conséquemment dans la géo-ingénierie et la modification génétique des moustiques pour lutter contre le paludisme… les milliardaires américains comme Bill Gates, Jeff Besos ou Elon Musk sont-ils fous ?
01:19:25 - Comment dans un projet de décroissance on fait le tri entre low-tech et high tech ? Quelles technologies de pointe conserve-t-on ? Quelles sont celles au contraire dont il faudrait se passer ?
01:22:07 - Une dernière question Cédric Villani : vous avez parlé d'Ivan Illich et de la "Convivialité"... la décroissance peut-elle être heureuse ?
Негізгі бет #65 - Climat : les politiques ignorent-ils la science ? Cédric Villani
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