Sans lui, le cinéma américain de ces quarante dernières années n'aurait pas eu tout à fait la même saveur ni le même visage : celui d'un tueur masqué terrorisant le soir d'Halloween une petite bourgade paisible des Etats-Unis, celui d'un brouillard meurtrier peuplé de fantômes vengeurs, ou encore d'une entité effroyable capable de dupliquer ceux qu'elle absorbe... "Assaut", "Prince des ténèbres", "The Thing", "Le Village des damnés", "Halloween", "Christine", "New York 1997", les titres des films de Carpenter claquent comme autant d'expériences de peur et de ravissement, de trouille et d'émerveillement.
Né en 1948 à Carthage dans l'Etat de New York, John Carpenter passe son enfance à Bowling Green, une petite ville du Kentucky. Il se passionne très tôt pour la science-fiction et le fantastique. Après avoir étudié le cinéma à l'université, il saisit en 1976 l'opportunité que lui offre un producteur de réaliser un western. Il lui faut à peine huit jours et une poignée de dollars pour écrire le script de "Assault", un classique instantané, un chef d'oeuvre d'économie et de précision.
Comme la plupart des cinéastes de genre ayant émergé au cours des années 1970, Carpenter fut longtemps méprisé par la critique institutionnelle qui, dans les années 1990, opéra un spectaculaire revirement et lui offrit enfin la reconnaissance et la place la plus haute qui lui revenaient. Mais depuis une quinzaine d'années, Carpenter a progressivement disparu des radars critiques, livrant des films moins inspirés, comme "Ghost of Mars" ou le récent "The Ward" qui, en France, n'est même pas sorti en salles. Carpenter semble avoir baissé les bras, fatigué de lutter contre les studios pour imposer sa vision, marginale et entière, violente et sincère.
Et nous, ne l'aurions-nous pas abandonné ?
L'instant BO du jour : She wore a Yellow Ribbon (1948)
Emission "Pendant les travaux, le cinéma reste ouvert" sur France-Inter le 4 août 2013
Présentée par Stéphane Bou et Jean-Baptiste Thoret
Негізгі бет Avons-nous oublié John Carpenter ?
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