Nna Cherifa: Un parcours de diva,une oeuvre éternelle.
La chanteuse Cherifa fût l’une des rares artistes à avoir bercé des générations.Entourée de femmes assises en forme de croissant de lune, le bendir entre les mains, sa douce voix a résonné comme un impérieux appel pour faire réunir toute la famille. Chérifa, de son vrai nom Ouardia Bouchemlal, née le 9 janvier 1926 au village Ath halla commune d'Il Mayen wilaya de Bordj est décédée le 13 mars 2014 à Alger. Chérifa,est une chanteuse née, sa voix est taillée par la muse de la musique dès son plus jeune âge. N’ayant pas fréquenté l’école, orpheline de père, elle a grandi au milieu de ses oncles dans un dénuement sidérant.A ses heures, elle allait paître le troupeau familial et s’adonnait au chant à vive voix. Consciente du trésor que recèlent ses cordes vocales, très attachée au son du bendir et aussi le harcelée par son entourage, elle quitte hâtivement sa région natale en se jetant corps et âme dans un train, direction Alger.En cours «de rails», elle improvise sa chanson phare : Bqa alla khir a y Akbou» (Adieu Akbou), une chanson qui fera date et lui attirera l’admiration de nombreux connaisseurs et, dans la foulée, elle fait son entrée à la Radio d’Alger. Les Américains arrivaient en masse.La guerre mondiale battait son plein. Pendant ce temps, elle chante avec acharnement, enregistre chanson sur chanson et son répertoire grossit jusqu’à plus de sept cent titres.Mise à l’index par le fisc Chérifa se retrouve ruinée, sans le sou, ainsi elle se retrouve femme de ménage l’entreprise nationale de télévision.Après l’oubli et une longue et amère traversée du désert, les lumières de la reconnaissance lui reviennent presque de plein droit.Les fêtes de mariages accordent une place de choix à sa voix de diva.Les scènes de la chanson se rouvrent de nouveau pour elle ; elle amorce alors un retour fracassant avec des succès indéniables.Avec sa chorale, elle a sillonné le pays et fait diffuser un patrimoine inestimable.A la radio, elle a aussi animé Nuba l xalat, jusqu’en 1997.Sa voix est modulable, douce et chevrotante,ses chansons sont éclectiques,entre achewiq et ahiha,cette grande dame de la chanson kabyle est si généreuse ; malgré les plagiats, elle reste magnanime ! Aussi, elle a initié beaucoup d’artistes à un genre gracieux:Urar, que les femmes prisent allègrement. Elle a foulé l’Opéra à l’âge de 20 ans.A 70 ans, elle a retrouvé les planches de l’Olympia.Une carrière impressionnante ponctuée de nombreux succès que le public aime fredonner de nos jours encore.Et les DJ ne cessent de faire passer en boucle les perles de son riche répertoire qui perpétuent les fêtes familiales jusqu’à l’émulation. Justement,comme au temps de son enfance ou elle écoutait les Achewiq nel xalat.Elle compte plus de 800 chansons dans son répertoire Ses chansons à l'image de :
Bqa aâla khir ay Akbou (1942)
Aya Zerzour (1956)
Azwaw (1972)
Sniwa d ifendjalen (1990).
Elle a animé un nombre incalculable de galas. À Paris à l'Olympia en 1993, l'Opéra Bastille en 1994 et en 2006 au Zénith de Paris où quelque treize mille personnes ont assisté à son dernier concert. Repose en paix.
Quelques titres de son répertoire :
Aya zarzour
Anzor el wali
Thachachith
Sniwa thifendjalen
amlaayoune nettir
Ruh edjith
netaadjev
Aya zwawou
Tawaghit
Ezzine leqvayel
A.HAMMOUCHE
Source : page festival de la chanson kabyle à Bejaia
Негізгі бет cherifa (aya-Zarzour) REMASTERISÉ
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