"Aujourd'hui, ce qui semble compter le plus chez une femme, c'est sa capacité à s'occuper de son mari et de sa belle-famille. Nos expériences, notre travail et notre vie ne comptent pas", déplore, en 2019 une jeune féministe sud-coréenne auprès du South China Morning Post. "Je ne vois pas l'intérêt de sacrifier une grande part de ma vie pour élever un autre être humain", explique, quant à elle, fin septembre, une jeune militante féministe chinoise à TV5 Monde. "Je ne veux dépendre que de moi-même", abonde une jeune Japonaise auprès du New York Times.
Depuis quelques années, des témoignages comme ceux-ci se multiplient dans ces trois pays d'Asie de l'Est. Dans ces sociétés patriarcales et conservatrices, c'est à la mère de s'occuper des enfants, quitte, bien souvent, à abandonner sa vie professionnelle. Mais portées par la libération de la parole post-#MeToo, de plus en plus de femmes - souvent éduquées et issues de la classe moyenne urbaine - rejettent ce modèle familial traditionnel, privilégiant le célibat perçu comme garantie de "leur liberté".
Cette libération de la parole des femmes n'a cependant pas tardé à faire réagir et à provoquer une grogne d'une partie de la population, notamment chez les jeunes hommes. Une opposition qui tourne parfois à l'affrontement sur les réseaux sociaux et dans les rues.
Cette conférence tente ainsi d'analyser et de comparer ces mouvements féministes en #Chine, au #Japon et en #Corée du Sud. Quelle place a joué le mouvement #Metoo dans l'émergence de ces courants ? Quelle place pour les femmes dans ces sociétés est-asiatiques ? Comment réagissent les différents gouvernements ? Comment s'explique cette vague d'opposition masculiniste ?
Avec :
Camille-Victoire Laruelle, doctorante rattachée à l'université de Rennes et spécialiste de la question féministe en Chine
Isabelle Konuma, professeure de droit japonais à l'Inalco et spécialiste du droit de la famille et des politiques de la reproduction au Japon
Marion Gilbert, docteure en sociologie et spécialiste de la Corée du Sud
Modératrice : Cyrielle Cabot, journaliste à France 24 et à Asialyst
Miniature : Shadow Walk as Take Back the Night at Busan in 2016 © Garam (Wikimedia Commons)
Негізгі бет Chine, Corée, Japon : les féministes en lutte contre le modèle familial
Пікірлер: 6