Emotional Piano - AShamaluevMusic
SERENA ESTATE A TUTTI VOI
“È come una marea”
È come una marea, quando lei fissa su me
i suoi occhi neri,
quando sento il suo corpo di creta bianca e mobile
tendersi a palpitare presso il mio,
è come una marea, quando lei è al mio fianco.
Disteso davanti ai mari del Sud ho visto
arrotolarsi le acque ed espandersi
incontenibilmente
fatalmente nelle mattine e nei tramonti.
Acqua delle risacche sulle vecchie orme,
sulle vecchie tracce, sulle vecchie cose,
acqua delle risacche che dalle stelle
s’apre come una rosa immensa,
acqua che va avanzando sulle spiagge come
una mano ardita sotto una veste,
acqua che s’inoltra in mezzo alle scogliere,
acqua che s’infrange sulle rocce,
e come gli assassini silenziosa,
acqua implacabile come i vendicatori
acqua delle notti sinistre
sotto i moli come una vena spezzata,
o come il cuore del mare
in una irradiazione tremante e mostruosa.
È qualcosa che dentro mi trasporta e mi cresce
immensamente vicino, quando lei è al mio fianco,
è come una marea che s’infrange nei suoi occhi
e che bacia la sua bocca, i suoi seni, le mani.
Tenerezza di dolore e dolore d’impossibile,
ala dei terribili
che si muove nella notte della mia carne e della sua
come un’acuminata forza di frecce nel cielo.
Qualcosa d’immensa fuga,
che non se ne va, che graffia dentro,
qualcosa che nelle parole scava pozzi tremendi,
qualcosa che, contro tutto s’infrange, contro tutto,
come i prigionieri contro le celle!
Lei, scolpita nel cuore della notte,
dall’inquietudine dei miei occhi allucinati:
lei, incisa nei legni del bosco
dai coltelli delle mie mani,
lei, il suo piacere unito al mio,
lei, gli occhi suoi neri,
lei, il suo cuore, farfalla insanguinata
che con le due antenne d’istinto m’ha toccato!
Non sta in questo stretto altopiano della mia vita!
È come un vento scatenato!
Se le mie parole trapassano appena come aghi
dovrebbero straziare come spade o come aratri!
È come una marea che mi trascina e mi piega,
è come una marea, quando lei è al mio fianco!
Pablo Neruda
ÉTÉ SEREIN À VOUS TOUS
« C’est comme une marée »
C’est comme une marée, quand elle me regarde
ses yeux noirs,
Quand je sens son corps d’argile blanche et mobile
ayant tendance à palpiter près de la mienne,
C’est comme une marée, quand elle est à mes côtés.
Allongé devant les mers du Sud, j’ai vu
Roulez les eaux et étendez-vous
Incontrôlable
fatalement le matin et au coucher du soleil.
L’eau des contre-courants sur les anciennes empreintes,
Sur les vieilles pistes, sur les vieilles choses,
L’eau des sous-jacents à celle des étoiles
s’ouvre comme une rose immense,
l’eau qui avance sur les plages au fur et à mesure que
une main audacieuse sous une robe,
l’eau qui pénètre entre les falaises,
l’eau se brise sur les rochers,
Et comme les tueurs silencieux,
L’eau aussi implacable que les vengeurs
Eau des Sinistres Nuits
sous les piles comme une veine brisée,
ou comme au cœur de la mer
dans une irradiation tremblante et monstrueuse.
C’est quelque chose qui me transporte à l’intérieur et qui me fait grandir
immensément proche, quand elle est à mes côtés,
C’est comme une marée qui déferle dans ses yeux
et qui embrasse sa bouche, ses seins, ses mains.
Tendresse de la douleur et douleur de l’impossible,
L’aile du terrible
Qui se meut dans la nuit de ma chair et de la sienne
comme une force aiguë de flèches dans le ciel.
Quelque chose d’une immense évasion,
qui ne s’en va pas, qui gratte à l’intérieur,
Quelque chose qui creuse d’énormes puits dans les mots,
quelque chose qui, contre tout, brise, contre tout,
comme des prisonniers contre des cellules !
Elle, sculptée au milieu de la nuit,
de l’agitation de mes yeux hallucinés :
Elle, gravée dans les bois de la forêt
par les couteaux de mes mains,
elle, son plaisir combiné au mien,
elle, ses yeux noirs,
Elle, son cœur, papillon sanglant
qui m’a instinctivement touché avec les deux antennes !
Ce n’est pas dans ce plateau étroit de ma vie !
C’est comme un vent déchaîné !
Si mes paroles perforent comme des aiguilles
Ils doivent se déchirer comme des épées ou comme des socs de charrue !
C’est comme une marée qui m’entraîne et me plie,
C’est comme une marée, quand elle est à mes côtés !
Pablo Neruda
Негізгі бет “È come una marea” Pablo Neruda
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