«Quand le vieux Magellan découvrit le détroit, il y avait des enfants qui s’y baignaient déjà», chante Michel Sardou. Quand, ce 10 août 1500, le Portugais Diogo Dias «découvrit» l’île qu’il nomma Saint-Laurent, les descendants de locuteurs austronésiens partis de Kalimantan/ Bornéo y vivaient déjà depuis dix siècles. La «découverte» par les Portugais faisaient rentrer l’île, qui allait devenir Madagascar, dans l’histoire européenne. Auparavant, Austronésiens, Arabes, Chinois, y avaient caboté sans qu’ils en dressent la carte ni n’en fassent le roman.
En 1290, revenant de Chine, par l’Asie du Sud- Est et l’Océan Indien, Marco Polo évoque une île qu’il nomme «Madaigascar», sur laquelle il place des éléphants, des chameaux, des lions, des léopards, des cerfs, des daims. Récit fantaisiste auquel survivra le nom Madaigascar.
«Diafuna» du géographe arabe Idrisi ? «Scoleros» du planisphère de 776 de Beatus? «Malinchus insula» sur la mappemonde de Hereford en 1280 ? C’est Martin Behaim, sur son globe de 1492, qui mit dans l’Océan Indien une île imaginaire qu’il appela d’un nom trouvé chez Marco Polo, «Madagascar». En 1531, Oronce Finé fondit le Saint-Laurent des Portugais et le Madagascar imaginaire de Behaim. On doit aux Portugais deux ou trois toponymes actuels : à Antonio Gonçalves, le nom de la baie d’Antongil (février 1506) ; à Joao de Noua, celui de l’île Juan de Nova (1506) ; la
baie de Diégo-Suarez porte le nom de Diogo Soares que le gouverneur de l’Inde envoya à Madagascar en 1543. Signalons le tracé de Madagascar, «extraordinairement exact pour son époque», qui est l’oeuvre de Francisco Rodrigues (1513-1515).
VANF
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