Bains de reliques royales à Belo sur Tsiribihina, dans le MENABE (région de Morondava).
Le fitampoha est la cérémonie dynastique du souvenir des rois sakalava qui a lieu tous les 10 ans depuis 1904, et tous les 5 ans depuis 1988. Celui de 2004, un siècle après la colonisation française, n’a plus rien à voir avec les cérémonies qui ont eu cours tout le long du XXe siècle. Un nouveau cap est franchi.
Après avoir été à l’origine, un rituel des prémisses, après s’être commué en culte guerrier, célébrant le retour de la chasse ou d’expéditions menées contre les peuples voisins, cette institution s’est naturellement chargée d’un sens politique au moment où Ndriandahifoutsy (Andriandahifotsy), premier roi attesté de la dynastie sakalava maroseragna (Maroseranana), a étendu le territoire royal vers l’ouest : intégration des étrangers, contrôle des alliances et affermissement du pouvoir royal.
Avec le temps, le fitampoha est devenu le cadre de la stabilisation des lignées à chaque succession royale, de sorte que la généalogie des rois sakalava, reconstituée par les historiens, montre que la succession dynastique du Menabe a suivi les règles de préférence patrilinéaire et de primogéniture. Avec la colonisation, la question de la légitimité lignagère est devenue une affaire plus formelle que réelle. L’interrogation suscitée par le déroulement du fitampoha 2004 a alors porté sur le poids relatif de l’histoire royale au regard des évènements contemporains. On s’est demandé si le « passé étant mort, l’histoire ne serait pas en train de ressusciter esthétiquement ».
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