Les Mardis de l'ESSEC recevaient Monsieur Jordan Bardella.
Après des décennies d’existence, la revue Le Débat, dirigée par Pierre Nora et Marcel Gauchet s’arrête. Quarante ans, dernier numéro. Ayant recueilli des articles de toutes natures, de Milan Kundera à Raymond Aron, la revue était l’émanation de la densité intellectuelle française, le témoin d’une culture qui se forge sous l’égide de la discussion. Née à la fin des années 1980 lorsque l’idéal communisme s’effilait, la revue signait la fin d’un dualisme de pensée et se faisait haut lieu de pluralité et de nuance. Les ennemis étaient devenus adversaires.
On oubliait la définition de l’engagement de Sartre, une opposition de combat, manichéenne et binaire, pour préférer celle de Paul Ludwig Landsberg : « L’engagement c’est une décision pour une cause imparfaite. Cette imperfection protège de tout fanatisme ». Protégé de tout fanatisme, l’engagement avait décidé d’être débat.
Pour justifier la fin de la revue, Pierre Nora évoque le climat intellectuel actuel. De retour vers une opposition de deux camps : le débat n’y est plus possible. On ne discute plus, on s’affronte. Les carapaces se renferment, les positions sont figées. Il n’y a plus de multiples causes mais un seul bien universel : le débat n’y est plus possible. Les contradicteurs redeviennent ennemis, nous voilà entrés dans l’ère des causes parfaites, inattaquables.
Nous répondons à ceux qui ne perçoivent plus l’intérêt du débat. Nous répondons à ceux qui, consciemment ou non, alimentent ce climat de désintéressement au débat. Nous sommes ici pour le tenir comme témoin de la vie sémillante des idées. A leur grand désarroi.
Le Débat est mort, vive le débat.
Негізгі бет Jordan Bardella aux Mardis de l'Essec
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