JEAN DE LA FONTAINE.
Fable extraite du livre X (1678).
La Fontaine invente le mot « enfouisseur » : celui qui juge bon de « mettre en terre ». Il utilise le sobriquet « pince-maille » qu’on ne trouve qu’en un seul lieu avant lui, plus d’un siècle auparavant : chez Clément Marot (qu’en effet La Fontaine avait très certainement lu avec attention). Le « pince-maille » tient à se saisir de la plus petite monnaie qui soit, la maille (petite pièce de cuivre, en usage dans le royaume capétien et jusqu’à la Guerre de Cent ans).
Notre fabuliste - dont la morale est en général bien plus vacillante et fluctuante qu’on ne se l’imagine souvent - a quelques motifs de colère invariables, et parmi ceux-ci, il clame à haute voix le mépris que lui inspirent ceux qui préfèrent amasser plutôt que dépenser. On pourra réécouter par exemple sur cette chaîne les titres suivants - et si possible dans cet ordre, correspondant à l’ordre de parution sinon d’écriture des morceaux sous la plume du poète : « L’avare qui a perdu son trésor », « Le savetier et le financier », « Le loup et le chasseur » et enfin « Le trésor et les deux hommes ». Tous ces récits aboutissent à celui que nous écoutons dans cette vidéo : le seul dans lequel le héros se ressaisit et change « résolument » sa façon de vivre !
Le maître mot ici est le mot « jouir ». Il signifie : profiter de ce qu’on a, profiter comme l’on peut, tirer pleinement parti sans attendre ni vouloir davantage.
Негізгі бет L’enfouisseur et son compère - Pascal Ruiz joue Jean de La Fontaine
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