Sokhna Diarra vit le jour en 1833 à Golléré, petite localité du Fouta. Issue d’une lignée chérifienne, elle est aussi originaire de la famille des "Mboussobé" d'illustres et d’éminents lettrés mourides imbus de valeurs cardinales islamiques incontestées. Son ascendance aussi maternelle que paternelle lui permit d’hériter d’une forte tradition d’érudition en sciences coraniques, et d’une piété incommensurable. Très tôt, à l’âge de 14 ans, elle mémorisa et rédigea le Saint Coran, tâche qu’elle ne cessa de s’acquitter jusqu’au jour où elle rejoignit son Seigneur dans la demeure éternelle. Ainsi l’histoire nous apprend, durant les trente trois ans (33ans) qu’elle vécut, elle a écrit quarante (40) fois d'autres diront soixante (60) fois le Saint-Coran sous l’encadrement de sa vénérée mère Sokhna Asta Walo Mbacké, car réputée pour son don dans l’art de la calligraphie.
Sa Foi inébranlable en Dieu, sa Pitié légendaire fécondée par une connaissance incommensurable des sciences religieuses, ses intenses activités pieuses auxquelles elle s'adonnait régulièrement ne restreignaient en rien son devoir de femme dans l'accomplissement des travaux domestiques en tant que serviteur en quête de l'agrément de son SEIGNEUR. À cet égard, il convient de rappeler : dans l’Islam, il est de tradition qu’au moment de rejoindre le domicile conjugal, une jeune mariée se voit prodiguer des conseils et recommandations de bonne conduite méritoire afin de réussir sa vie de ménage, et surtout de bénéficier les faveurs de Dieu par le médium du service rendu à l’époux qu’elle va retrouver. Ainsi donc, lorsque vint son tour de regagner le domicile de Serigne Mor Anta Sally Mbacké (son époux), elle écouta poliment et patiemment tous ces discours qu’elle considérait minimes par rapport à son engagement et à sa conviction. Alors, cherchant, à son habitude, l’inspiration divine dans les Saintes Ecritures, elle ouvrit son Coran qu’elle avait toujours à portée de main. Elle tomba net sur le verset attestant que Mouhamed (PSL) est le dernier des Envoyés.
L’acte noble qu’elle posa ce jour là fut déterminant voire historique. En effet, devant l’assistance, elle affirma ces paroles que l’hagiographie mouride marqua en lettres d’or dans ses annales. Je le cite : «N’eût été cette parole divine qui mettait fin à la liste des Envoyés, j’aurais compté, sans nul doute, l’un d’entre eux parmi ma progéniture». Quelle Détermination !
Sa résolution fut aussitôt prise par ses actes louables auprès de cet époux. Ainsi, elle allia travail et pitié. Pour rappel, il lui est arrivé de passer toute une nuit entière, sous une pluie battante accompagnée d’un violent vent, tenant une palissade alors que son mari qui lui avait ordonné de procéder ainsi était, depuis longtemps, allé exécuter ses adorations nocturnes dans sa chambre en l’oubliant sur place.
Rappelons-nous aussi, un autre fait marquant devenu célèbre : celui du puits de Porokhane. En effet, un jour sur demande de Serigne Mor Anta Sally qui voulut de l'eau pour faire ses ablutions. Elle saisit la bouilloire et accourut au puits où elle ne trouva aucun moyen pour s’en servir, et, pressée de lui rendre service, elle se précipita et se jeta à l'intérieur. Elle s’en sortit non seulement indemne mais avec la bouilloire à main remplie d’eau.
Cet épisode, si retentissant, est demeuré gravé dans l’esprit des croyants de ce pays. Il a été, par la suite, chanté, magnifié par tous les exégètes du mouridisme qui s’en sont servi comme base argumentaire pour instruire nos consœurs sur leurs devoirs vis à vis de leurs époux.
Негізгі бет L'HISTORE DE SOKHNA DIARRA BOUSSO EP02
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