Qu'est-ce que l'amour? Est-il éternel ? D’où vient l’homosexualité ? La fidélité est-elle possible ? Voilà autant de questions essentielles que discutent Socrate et ses amis dans le Banquet de Platon.
1) Phèdre
Phèdre fait le premier discours du Banquet. Il dit que l’amour, c’est une force vitale, une source d’énergie incroyable, qui éveille en toi la honte du mal et l’émulation du bien. Honte du mal : tu as honte d’être médiocre devant la personne que tu aimes. Emulation du bien : quand tu es amoureux, tu vas chercher à t’élever, à faire des efforts sur toi, à progresser.
Bref, Phèdre conçoit l’amour comme une force de perfectionnement, source de toute grandeur et de tout progrès.
2) Pausanias
Pausanias se lève et dit : Phèdre a parlé d’eros comme si c’était une seule et même chose, mais en fait il y a 2 Eros. Un Eros céleste et magnifique, et un Eros bas du front, un Eros vulgaire. L’amour éternel de l’âme et l’amour périssable du corps.
Comment savoir si notre amour est céleste ou vulgaire ? S’il vient de la grande Aphrodite ou de l’Aphrodite vulgaire ?
C’est facile : l’amour le plus élevé ne peut être qu’un amour entre deux mâles. L’amour pur est homosexuel. Pausanias pense que les femmes sont tellement inférieures qu’on peut pas avoir des rapports élevés avec elles. Donc il est tellement misogyne qu’il en devient presque progressiste. Mais retenons l’essentiel : l’amour pour Pausanias est essentiellement double, avec deux niveau de dignité irréconciliables.
3) Eryximaque
Eryximaque est médecin, et il voit l’amour par le prisme de sa déformation professionnelle. L’amour c’est l’harmonie entre les parties d’un tout. C’est l’amour qui accorde entre eux les muscles et les nerfs, le sang et les organes… Un corps en bonne santé est un corps ou chaque cellule aime chaque cellule. Une belle musique est une musique où chaque note s’accorde avec l’autre. Sans eros, les choses sont chaotiques, avec eros, elles deviennent cosmiques, organisées, ordonnées. L’eros est la force qui transforme le chaos en cosmos.
4) Aristophane
A l’origine, les humains n’étaient pas comme aujourd’hui, ils allaient par paire. Il y avait des binômes hommes-hommes, des binômes hommes-femmes (ou androgynes), des binômes femmes-femmes. Un jour, pour foutre la merde, Zeus de sa foudre, les sépara en leur milieu. Les humains privés de leur moitié s’éparpillèrent dans le monde et désormais, ils n’auront plus qu’une seule obsession : retrouver leur moitié perdue.
5) Agathon
S’avance Agathon. Il va déclencher le délire : c’est le plus long, le plus beau, le plus applaudi de tous les discours. Jusqu’au moment où on se rend compte … qu’on ne sait pas vraiment ce qu’il a dit. On peut rien en tirer. Il a parlé, mais il a rien dit. Et Platon de remarquer perfidement qu’Agathon a été à l’école des sophistes, et que c’est bien ça qu’on apprend à l’école des sophistes : parler pour ne rien dire.
6) Socrate (avec Diotime)
Socrate prend enfin la parole. Il dit qu’Eros est désir, donc manque. L’amour repose sur l’absence de ce qui est désiré, comme on l’a vu dans le dernier épisode. C’est aussi plus ou moins ce que dit Aristophane. Sauf que pour Socrate, c’est-à-dire Platon, on n’arrive jamais à bon port, il n’y a pas d’âme sœur qui nous comblera définitivement. Ça c’est un pur fantasme. A la place, il y a une expérience possible, quasi religieuse : l’ascension vers l’Idée du Beau.
Dans un premier temps, dit Diotime (une femme qu’a rencontrée Socrate et dont il rapporte le discours), je tombe amoureux d’un beau corps. Cette rencontre va me transformer. Je vais être transfiguré. Ça reprend un peu le discours de Phèdre : l’amour comme perfectionnement. Mais il faut aller plus loin. Car quand j’ai été plusieurs fois amoureux, je commence à prendre un peu de recul, je m’attache moins à une seule personne et je suis capable de voir la beauté dans toutes les belles personnes.
Je progresse, je prends encore plus de recul et pour la première fois je deviens amoureux d’une personne non pas pour son corps mais pour ses actes. Pour son âme. Platon dit que je commence même un peu à mépriser la beauté purement plastique. L’ascension se poursuit. On passe logiquement de l’amour d’une belle âme à l’amour de toutes les belles âmes, de toutes les belles actions. On est de plus en plus dans l’abstraction. Et on va aller encore plus loin, avec l’amour de toutes les sciences, et enfin, dernière étape, la contemplation directe de l’Idée du Beau.
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