Historique[modifier]
Les origines du charbonnage remontent au 30 septembre 1822, lorsque la concession houillère fut accordée par arrêté royal à une certaine Eulalie Desmanet de Biesme, née Propper de Hun. Ladite Eulalie avait hérité du baron Jean-Baptiste De Cazier, entre autres choses, de deux bois, nommés respectivement Bonbois et Hublinbut, situés sur la commune de Marcinelle, ainsi que la houille qu'ils pouvaient contenir. Ce dernier, mort sans descendance en 1812, avait légué ses biens à Mme Desmanet, famille par alliance, et à un neveu, René-Albert De Cazier. Ils se partagèrent l'héritage par un acte notarié daté du 1er mai 1813. Les bois prirent le nom de "Bois De Cazier", en souvenir du baron. C'est peut-être suite à une erreur de transcription que "de Cazier" devint "du Cazier".
La concession, pourtant bénéficiaire, fut abandonnée en 1898, en raison de nombreux dégagements de grisou. Elle fut rachetée par les charbonnages d'Amercœur et exploitée par la Société anonyme du Charbonnage du Bois du Cazier.
On y creusa deux puits (765 et 1 035 mètres) au début du xxe siècle. Un troisième puits à 1 175 mètres, dit "Foraky", était en cours de creusement lors de la catastrophe de 1956.
L'exploitation reprit huit mois après le drame. La société fut mise en liquidation en janvier 1961. Mais la fermeture définitive n'intervint qu'en décembre 19671.
La catastrophe du 8 août 1956
Le 8 août 1956, ce charbonnage fut le théâtre de la plus importante catastrophe minière en Belgique causée par un incendie, avec 262 victimes (dont 136 Italiens, 95 Belges, 8 Polonais, 6 Grecs, 5 Allemands, 3 Hongrois, 3 Algériens, 2 Français, 1 Anglais, 1 Néerlandais, 1 Russe et 1 Ukrainien) sur les 274 hommes présents dans la mine.
Le drame a un impact considérable en particulier pour la communauté italienne : les mineurs calabrais étaient souvent engagés par villages entiers et les veuves sont ainsi nombreuses dans certaines régions du sud de l'Italie. C'est toutesfois la région des Abruzzes qui sera la plus lourdement endeuillées et tout particulièrement Manoppello avec 22 victimes pour ce seul village. De plus l'Italie venait à peine de sortir d'une autre catastrophe, le naufrage du transatlantique Andrea Doria.
Le puits Saint-Charles de la SA des Charbonnages du Bois du Cazier était une concession de plus de 875 hectares sous Marcinelle, Couillet, Loverval et Gerpinnes. L'entreprise occupait alors 700 travailleurs de fond et de surface, l'extraction du charbon se répartissant en trois pauses journalières.
À l'époque, l'Italie échange de la main-d'œuvre contre du charbon. En 1956, 47.000 Italiens travaillent dans les mines de Belgique, constituant à eux seuls plus de 30% des mineurs du pays et plus de 50% de ceux de la région de Charleroi.
Actuellement, la mine est un musée consacré à la catastrophe ainsi qu'à l'histoire de la région à travers la révolution industrielle et bien sûr aux charbonnages en général.
Conséquences[modifier]
Seule une dizaine de mineurs ont survécu à la tragédie. L'immigration italienne s'en ressent et la réglementation de la sécurité du travail est renforcée tant au niveau belge qu'européen.
La catastrophe a ouvert les yeux de la population belge sur les conditions de vie des immigrés italiens, littéralement parqués au pied des terrils, dans des baraquements hérités de la Seconde Guerre mondiale. L'émotion fut intense tant en Belgique qu'en Italie.
Une commission d'enquête est créée, elle rédige son "Rapport d'Enquête " publié en juin 1957. L'Administration des Mines et la Fédération Charbonnière de Belgique lancent, chacune de leur côté, une enquête administrative. La Justice démarre son enquête le jour même de la catastrophe. Trois ans après, le procès en première instance débouche sur un acquittement général. En appel, une seule peine est prononcée, celle du directeur des travaux du Bois du Cazier, Adolphe Calicis, condamné à six mois de prison avec cinq ans de sursis et à 2000 francs d'amende. La S.A. Charbonnages du Bois du Cazier est condamnée à payer certains frais et une somme de 3 millions aux héritiers des 2 victimes ne faisant pas partie de son personnel. Dans leur arrêt, les juges rappellent que « l'économie, quelle que soit son importance pour le bien général, ne peut prétendre étouffer les autres valeurs, la vie étant le plus grand bien de tous les biens et devant être protégée jusqu'aux limites les plus extrêmes. »
Le site du Bois du Cazier ferme ses portes onze ans plus tard, en 1967. Il a depuis été transformé en musée relatif au passé charbonnier de la région.
Негізгі бет le bois du cazier.
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