Repérage * "Izlan, chants, poésies et danses berbères - L'Atlas et le désert marocain" * Dans le cadre du musée du quai Branly, à Paris * Novembre 2009
Mint Aichata (Oued Noun, Anti-Atlas)
Cette chanteuse perpétue la tradition des chants et danses de la région de Guelmim, territoire de transition, d'échanges caravaniers et de métissages des cultures.
Venue des confins sud, à la lisière du Sahara occidental, Sallam Yamdah, autrement nommée Mint Aichata (« fille d'Aichata »), a reçu son savoir de sa mère, qui a longtemps dominé l'art du tbel et du lgedra.
Ces chanteuses professionnelles, appelées au Maroc meddahat (de la racine arabe madaha qui signifie « chanter les louanges »), sont proches des griottes de l'Afrique de l'Ouest, autant que des Touaregs du désert. La poésie chantée a en effet une importance accrue dans les sociétés nomades, où est attribuée au mot une portée magique.
Dévouée à la communauté, la meddaha chante pour les familles qui font appel à ses services (mariage ou traitement d'une maladie), célèbre la beauté masculine à l'occasion de véritables concours, accompagne la danse féminine menant à la transe, mais loue également le prophète. Chants profanes et sacrés se mêlent ainsi dans cette poésie de langue hassanie riche en métaphores. Interprétés par les mêmes artistes, ils permettent sans doute de laver les soupçons d'immoralité pesant sur ces individus libres à la réputation incertaine. Le chant et la danse n'incombaient-ils pas autrefois aux esclaves ?
À l'image de leur environnement, leurs instruments sont rudimentaires : le tidinit, petit luth à quatre cordes d'origine soudanais ; lgedra, couscoussier retourné en percussion; l'kisan, verres à thé frappés sur le plateau de métal; le tbel, timbale en percussion; et les tsfag, simples battements de mains.
Conception: Alain Weber & Lahsen Hira, assistés de Edith Nicol
Production : Zaman production
Негізгі бет Mint Aichata - Oued Noun (Morocco)
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