Pitié mon Dieu est un cantique qu'écrivit Aloys Kunc, né à Cintegabelle le 1er janvier 1832, mort à Toulouse le 7 mars 1895. Aloys Kunc fut organiste (1852) puis chef de musique (1857) à la cathédrale d'Auch. Il fut l'élève au Conservatoire de Paris de Louise Farrenc pour le piano, et de César Franck pour l'orgue.
Il s'installe définitivement à Toulouse où il tient l'orgue dans diverses églises dont l'église Saint-Aubin (1863) puis l'église du Gesù (1865), avant d'être nommé, en 1870, maître de chapelle à la cathédrale Saint-Étienne puis professeur au Conservatoire de musique de cette même ville.
Musicographe reconnu auprès du Saint-Siège, Aloÿs Kunc assiste aux deux congrès importants concernant le chant liturgique de l'Église : le Congrès pour la restauration du plain-chant et de la musique de l'Église en 1860 et le Congrès européen d'Arezzo en 1882. Il est le fondateur et directeur des revues Corona Sacra et Musica Sacra, consacrées à la restauration et à la promotion du chant grégorien.
C'est en 1872 qu'Aloys Kunc compose le « Pitié mon Dieu », dont les formules sont à jamais associées à l'époque :
Sauvez Rome et la France
Par votre Sacré-Cœur.
On sait que, par la suite, « Au nom du Sacré-Cœur » se substitua à la formule initiale, indice d'une certaine prudence théologique et que l'allusion à Rome disparut, remplacée par un deuxième « Sauvez », prudence politique afin de ne par rouvrir la question romaine… »
(Jacques Benoist, Le Sacré-Cœur de Montmartre, p. 232)
Ce cantique remontant à 1872 a été écrit dans le contexte de la spoliation des États pontificaux en 1870 et de la défaite de la France face à l'Allemagne en 1870-1871. D'où la présence de Rome dans le texte original du refrain.
En voici le texte:
Pitié, mon Dieu ! C’est pour notre patrie
Que nous prions au pied de cet autel.
Les bras liés et la face meurtrie,
Elle a porté ses regards vers le ciel.
REFRAIN:
Dieu de clémence, ô Dieu vainqueur,
Sauvez, sauvez la France - Au nom du Sacré-Cœur ;
Sauvez, sauvez la France - Au nom du Sacré-Cœur.
Pitié, mon Dieu ! pour tant d’hommes coupables,
Vous outrageant, sans savoir ce qu’ils font ;
Faites renaître, en traits ineffaçables,
Le sceau du Christ imprimé sur leur front !
Pitié, mon Dieu ! votre Cœur adorable
A nos soupirs ne sera pas fermé ;
Il nous convie au mystère ineffable
Qui ravissait l’Apôtre bien-aimé.
Pitié, mon Dieu ! si votre main châtie
Un peuple ingrat qui semble la braver,
Elle commande à la mort, à la vie ;
Par un miracle elle peut nous sauver !
Pitié, mon Dieu ! la Vierge immaculée
N’a pas en vain fait entendre sa voix.
Sur notre terre ingrate et désolée,
Les fleurs du ciel croîtront comme autrefois.
J'interprète ce cantique sur l'orgue virtuel (système Hauptwerk) de Saint John Cantius, de Varsovie (Pologne), numérisé par Piotr Grabowski.
Негізгі бет Pitié, mon Dieu ! Cantique traditionnel.
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