Avec cette première séance de l'année du cycle « Actualités de la recherche sur le structuralisme » du SPHePS (Séminaire Permanent d'Histoire et de Philosophie du Structuralisme), nous prolongeons notre enquête sur ce que j'ai appelé le troisième critère du structuralisme, le critère comparatiste (une démarche n’est structuraliste que si elle est comparatiste - mais d'un comparatisme que j'ai appelé immanent).
Nous faisons un pas considérable dans l'approfondissement de cette hypothèse grâce à Gildas SALMON, un des philosophes français récents qui a le plus profondément investi cette question du comparatiste, et à sa conférence intitulée "Naissance du comparatisme moderne : Panini, Jones, Bopp. Une hypothèse lévi-straussienne".
Chargé de recherches au CNRS, rattaché au laboratoire LIER de l’EHESS, Gildas Salmon est l’auteur d’un ouvrage qui a fait date sur Lévi-Strauss : Les Structures de l’esprit, Lévi-Strauss et les mythes (Paris, PUF, 2013). Il a aussi dirigé par Pierre Charbonnier et Peter Skafish le volume Comparative Metaphysics, Ontology after Metaphysics (Londres, Rowman & Littlefield international, 2016), qui lui aussi a fait date.
Dans cette intervention, il présente pour la première fois le résultat de plusieurs années de recherche sur la condition impériale ou coloniale du comparatisme et avance une interprétation du structuralisme qui d'un côté confirme l'idée que le structuralisme trouve sa condition de possibilité épistémologique dans le comparatisme du XIXe siècle, mais de l'autre montre que ce comparatisme suppose la situation coloniale et est le résultat d'une opération d'appropriation des savoirs grammaticaux de l'Inde par les savoirs linguistiques européens. Cette conférence de deux heures (suivie d'une heure de discussion) est passionnante et ouvre de nombreuses perspectives très éclairantes sur le structuralisme.
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