Captation audiovisuelle réalisé au Conservatoire de Musique de Montréal
I. Andante - 02:25
II. Scherzo, Allegro - 10:21
III. Adagio mesto - 17:57
IV. Finale, Allegro con brio - 25:13
Le Trio en mi bémol majeur pour piano, violon et cor (alto, violoncelle), Op. 40 de Johannes Brahms (1833-1897) est une œuvre que l’on ne peut pas se permettre d’esquiver sous cette formation quoique inhabituelle de trio. Malgré le fait que nous ne connaissons que très peu d’informations sur la genèse de cette œuvre, nous savons que la prémisse musicale liée au premier thème mélodique du premier mouvement prendrait sa source, selon Albert Dietrich : « aux environs de Baden-Baden [en Allemagne,] sur les hauteurs boisées, entre les sapins. » De cette information, il faut en comprendre que Brahms élut domicile à Lichtental, pour la saison printanière et estivale de l’an 1865, où celui-ci a, par ailleurs, composé tout le long du mois de mai ce fameux trio. Il est fort probable que la première répétition eût ieu le 27 septembre 1865, dans la demeure personnelle de Clara Schumann, qui vivait relativement proche du compositeur. De manière quelque peu risible, nous pourrions apposer à ce trio une allégorie romantique à la vie de Brahms envers une femme : Agathe von Siebold. Le premier mouvement pourrait se définir comme étant l’hésitation, les émois et les élans de passions associés à une nouvelle idylle, puis le second, sous la forme d’un scherzo frénétique, la jouissance de la liaison amoureuse. Le troisième mouvement, la marche funèbre, se caractériserait par le regret et la tristesse associés à la conclusion tragique de cette relation, pour finalement aboutir à la finale. Pleine d’entrain, celle-ci évoque la libération émotionnelle du protagoniste, certes, grâce au rythme endiablé du piano, mais surtout par le biais de l’utilisation du chant folklorique : « Es soll sich ja keiner mit der Liebe abgeben ». Comme l’affirme John Walter Hill « C’est avec certitude [que le trio op.40] est dédié à Agathe, car c’est précisément à cette époque que Brahms a composé son Sextuor no.2 pour cordes, également achevé en mai 1865. Or, il est bien établi que cette dernière œuvre fait référence à cette même femme, en évoquant les lettres de son prénom dans le matériel thématique du premier mouvement. 6» Par extrapolation, nous pouvons ainsi présumer qu’il y a une corrélation intéressante entre ces deux œuvres par rapport à leur destinataire commun : Agathe von Siebold. De plus, nous possédons aussi une correspondance entre Joseph Joachim et Brahms affirmant que le compositeur s’était enfin libéré de son dernier amour à la suite de la finalisation de la composition de l’œuvre. Pour terminer, il est vraiment intéressant de constater la relation intrinsèque entre le troisième et le quatrième mouvement de ce trio. Brahms évoque, lors de la coda de l’avant-dernier mouvement, le thème de la finale de manière totalement dénaturé, très lent, mais avec une certaine sérénité, comme si, malgré tout évènement affligeant, le meilleur reste à venir.
Негізгі бет Trio Brahms Op.40, pour piano, violon et alto (cor)
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