Dans cette conférence - un discours non académique - nous dressons un diagnostic sur une fausse conception de l'homme en vue de nous interroger sur sa véritable nature.
Au XXe siècle, la définition de l’homme comme sujet pensant, a été remise en question, principalement par le philosophe Heidegger, mort en 1976, qui a fricoté avec le nazisme. Pour ce dernier, l’homme est une chose jetée dans le monde sans raison, un être-là (Dasein) sans signification. Il n’est plus question de la définition de l’homme comme un individu substantiel doté de raison.
Il n’y a plus de nature humaine, mais une aventure comme dit Camus, ou un projet comme dit Sartre. L’homme cesse d’être une réalité indivisible, une substance individuelle, c’est-à-dire un par soi, une personne (per se una). Il n’y a plus personne ni rien à comprendre, rien de stable, tout se divise sans fin, se décompose comme les portraits de Picasso. Ce qu’on appelle « l’homme » ex-siste, soumis aux vicissitudes de la vie, arraché à soi, disponible et manipulable à loisir, ramené à un jeu de construction, à une idée à inventer. L’être humain est réduit à l’idée qu’on s’en fait, il a cessé d’être substantiel, rationnel et individuel.
Негізгі бет L'homme fragmenté. Hervé Pasqua Université Côte d'Azur-CRHI
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