La vie et la triste fin de Françoise Dorléac
Françoise Dorléac est l'aînée des trois filles de Maurice Dorléac et Renée Simonot, tous deux comédiens. Elle est suivie par Catherine et Sylvie. Elle a également une demi-sœur, Danielle, née en 1936 et dont le père est le comédien Aimé Clariond.
Enfant rebelle et adolescente indisciplinée, elle est renvoyée du lycée qu'elle fréquente. Son père, directeur artistique dans le doublage, lui confie quelques rôles, notamment dans Heidi de Luigi Comencini, où elle double en français Elsbeth Sigmund qui tient le rôle-titre.
Elle s'inscrit parallèlement au cours d'art dramatique de Raymond Girard avant d'entrer au Conservatoire d'art dramatique de 1957 à 1961, notamment dans la classe de Robert Manuel grâce à qui elle débute dans Gigi de Colette au théâtre Antoine en 1960.
Elle fait ses premiers pas au cinéma en 1957 dans le court métrage Mensonges, suivi en 1959 de son premier long métrage, Les Loups dans la bergerie. Elle est également mannequin pour Christian Dior.
Elle accède au statut de vedette quand, en 1964, Philippe de Broca l'engage pour être la partenaire de Jean-Paul Belmondo dans L'Homme de Rio. Elle enchaîne aussitôt avec La Peau douce de François Truffaut, Cul-de-sac de Roman Polanski en 1965, et Les Demoiselles de Rochefort, film-culte de Jacques Demy en 1967, où elle partage la vedette avec sa sœur Catherine.
Boulimique de travail, elle tourne dans près de vingt films en à peine huit ans de carrière, aussi bien en français qu'en anglais, comme Genghis Khan en 1965, ce qui contribue à sa popularité à l'étranger.
En décembre 1960, elle rencontre le comédien Jean-Pierre Cassel à l’Épi Club, une boîte de nuit à la mode. Cassel écrit dans son autobiographie, parue en 2004, qu'elle fut son « amour de jeunesse ».
Elle a été brièvement la compagne de François Truffaut en 1964, pendant et après le tournage du film La Peau douce. Cette liaison se transforme vite en amitié entre l'actrice et le metteur en scène, qui avait pris pour habitude de l'appeler « Framboise ».
Dans un entretien à Libération, Guy Bedos, qui figurait également dans Ce soir ou jamais de Michel Deville, évoque ses proches disparus, et notamment Françoise Dorléac : « J'avais une fiancée, Françoise Dorléac. Depuis sa mort, je ne peux plus passer devant le Louvre sans la voir. » Elle résidait dans un appartement au 159, boulevard Murat, dans le 16e arrondissement de Paris, juste en face de l'immeuble où elle avait grandi et où ses parents habitaient.
Le 26 juin 1967, elle part de Saint-Tropez pour rejoindre l'aéroport de Nice où elle doit prendre une Caravelle pour Orly, puis un avion pour Londres, en vue d’assister à la projection de son dernier film, Les Demoiselles de Rochefort, en version anglaise.
Elle conduit une Renault 10 de location sur l'autoroute A83. Roulant beaucoup trop vite sur la bretelle de sortie no 47 vers Villeneuve-Loubet, elle dérape et fait une violente sortie de route car la chaussée est mouillée : la voiture percute un poteau de signalisation en béton.
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