Architecte et anthropologue togolais, Sénamé Koffi Agbodjinou est revenu s'installer au Togo après des études en France. Il y réfléchit à l'avenir de l'habitat et des villes africaines, hérités d’une histoire heurté et d'un présent qui surinvestit la technique. Il place cet avenir au cœur des défis : la croissance démographique africaine et la gestion de l’urbanisation effrénée qui l’accompagne, sont à coup sûr les grands enjeux des années à venir en Afrique, avec cette double difficulté d’avoir les mêmes problèmes que tout le monde (paradigme capitaliste, double rupture de l'occident : naturalisme et individualisme) et en plus l’héritage colonial. Pour inventer de nouvelles voies, il faut s’abstraire du présent et investir doublement le passé et le futur. Il faut plonger dans les archives du monde non occidental, s'inspirer d’autres géographies qui ont patrimonialisé des éthiques de l’intrication. Il faut par exemple plonger dans les cosmogonies. Ces ressources de l’imaginaire permettent de mettre en action, de développer des croyances qui codent autrement la relation à la nature. Il faut retrouver le patrimoine de la sagesse humaine.
Définir une architecture qui a du sens, c’est s’interroger sur le concept de modernité : aujourd’hui l’architecture moderne est celle qui préserve au mieux l’environnement : matériau, leçons de concept tirées des architectures traditionnelles. Dans cette veine, quelques grands principes définissent sont architecture : construction en matériaux adapté, inscription dans les territoires, écoute, utilisation du génie des lieux. Il croit dans les petits projets symboliques qu'il faut multiplier. L’architecture est un geste politique, c’est visible, c’est radical, c'est ce qu’on habite - c’est certainement un des endroits où l’on peut agir…
Enregistré à Agir pour le Vivant, Arles, Août 2022
Негізгі бет SENAME KOFFI | Explorer les archives du monde pour inventer l'architecture moderne.
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